Samedi 2 septembre: L’idéal du musicien et l’âpreté du monde, construire la diversité par la musique_Atelier d’idées
De 10h30-13h et 15h-16h30, à l’Abbaye de Royaumont
–> Le programme complet est consultable ici
Dans l’inventivité créatrice qui caractérise le programme artistique de Royaumont, il se fabrique une musique inclassable que Frédéric Deval avait décidé de nommer « musiques transculturelles ». Ces musiques sont le fruit imprévisible de rencontres à Royaumont entre des artistes qui incarnent des traditions vivantes distinctes. Elles font appel à un idéal du musicien créateur, ouvert à l’autre, partageant et propageant un art d’être ensemble.
L’enjeu de ces constructions communes tient au renforcement d’un élan créateur fait d’émotion et de partage. Mais comment inscrire de telles créations dans un monde fait d’âpreté, de rudesse et de violence ? Des rencontres musicales peuvent-elles agir sur le monde que nous construisons ? Comment les acteurs culturels convoquent-ils des différences artistiques pour les faire se rencontrer ?
La mobilisation de la diversité culturelle pour élaborer des programmes de création musicale implique l’ancrage de ces musiques nouvelles dans une société plurielle. Comment, en effet, expliquer que la musique soit si souvent invoquée quand il s’agit de réfléchir à l’avènement d’une société plus ouverte et apaisée ? Mais alors, que signifie construire une société à partir de sa diversité musicale ? Quels postulats et intentions sous-tendent la désignation de la musique comme « un art d’être ensemble » ?
Ici, c’est la construction de la diversité du monde par la musique qui retient notre attention, dans une réflexion qui cherche à comprendre l’imbrication entre une éthique de la création artistique et une esthétique de l’expérience artistique. Tandis que des musiciens d’horizons divers exprimeront ce week-end l’accord dans la différence à travers leurs créations musicales et poétiques, chercheurs et doctorants en sciences humaines et sociales chercheront à rendre plus intelligible ce monde que nous vivons, en interrogeant l’idéal du musicien et l’âpreté du monde.
Denis Laborde (CNRS-EHESS, Centre Georg Simmel), Julie Oleksiak (Fondation Royaumont, Fondation de France et EHESS, Centre Georg Simmel)