Axe 1 – Actes de la création
Cet axe est coordonné par:
Denis LABORDE et Emmanuelle OLIVIER
« Création » désigne ici la création artistique dans son acception la plus courante aussi bien que toute forme d’invention « située ». D’une part, le mot caractérise des formes différenciées d’engagement dans une action collective de création ; d’autre part, il renvoie au résultat de cette action collective. En croisant les regards de plusieurs disciplines (histoire, musicologie, anthropologie, philosophie, esthétique), cet axe de recherche examine la façon dont les pratiques instituent les mondes de l’art. Un axe de recherche en forme de triptyque.
Le premier pôle s’intitule Création, perception, interprétation et porte sur la réflexion esthétique du 18e et 19e siècle dans l’espace européen (E. Décultot), sur les espaces et les dispositifs de perception au musée (E. Décultot, N. Oulebsir) ou au concert (D. Laborde).
Le deuxième pôle vise les espaces de création et rejoint des questions d’anthropologie urbaine en envisageant La ville comme scène (K. Le Bail, D. Laborde, M. Werner, C. Guiu), et d’histoire culturelle : Festival de Bayreuth (Th. Giraud), l’église comme lieu de musique (F. Gribenski), la production de l’altérité dans les migrations de concepts entre histoire de l’art et ethnologie (M. Stavrinaki), l’élaboration des préceptes du primitivisme autour de 1910-20 (H. Ivanoff), l’invention des musées (N. Oulebsir), la production de lointains musicaux dans le XIXe siècle français (I. Mayaud), le japonisme musical (L. Moulis). Ce pôle de recherche accueille les études sur les Musiques du monde portées par D. Laborde et T. Bachir-Loopuyt en collaboration avec des opérateurs culturels : Fondation Royaumont, Cité de la Musique, Maison des Cultures du Monde, Zone Franche, Global Flux Zentrum (Cologne), Center for World Music (Hildesheim). Avec l’appui de l’UFA, le Centre Georg Simmel organise chaque année au mois de septembre à Biarritz une Université d’été sur ces thématiques.
Le dernier pôle concerne les Pratiques de création. L’activité du musicien, comme celle du danseur ou de l’acteur, repose sur l’incorporation précoce d’habiletés. Ces conventions que Marcel Mauss nomma « techniques du corps » sont physiquement contraignantes et culturellement constituantes. Valorisation technique, éthique de l’effort et du dépassement de soi, d’un côté ; singularité, originalité de l’autre. Ces conventions sont étudiées dans le cadre de la création théâtrale en partenariat avec le théâtre des Bernardines (P. Judet de la Combe) ainsi que dans les écrits de Louis Jouvet (K. Le Bail). Par ailleurs, l’étude de ces pratiques de la création inclut les questions d’improvisation musicienne et la création musicale contemporaine (D. Laborde).