Haizebegi un festival de musique du 10 au 20 octobre 2019 – Bayonne
Créé en 2014 à Bayonne par Denis Laborde et ses doctorants du Centre Georg Simmel à l’EHESS, Haizebegi est un festival à part. C’est un festival de musique bien sûr, avec ses concerts, ses bals, ses spéculations technologiques de haut vol, et ses occasions de musique, mais c’est aussi un festival qui s’intéresse à ceux qui fabriquent la musique, à ceux qui la jouent, qui l’écoutent, qui la programment, la distribuent, la commentent, la partagent, la dansent… En bref, Haizebegi prête attention au lien social que la musique sert à fabriquer, partout dans le monde.
Dès lors, peu importe qu’il s’agisse de Musique syrienne à L’Atalante ou, la nuit venue, de paysages acoustiques du Cap Horn dans le cloître de la Cité des Arts ; peu importe qu’il s’agisse de Salsa cubaine, de Tango argentin, de Chant polyphonique kanak ou de l’œuvre spéculative d’un collectif d’artistes et de chercheurs en informatique qui, de Bilbao à Bordeaux en passant par l’Estia à Bidart, se sont réunis pour fabriquer un « opéra pour robots ». Ce qui compte, c’est que de la musique, en toute occasion, crée du lien social.
Du 10 au 20 octobre : 10 films, 5 concerts, 14 rencontres et débats, 2 colloques, 3 expositions, 5 conférences, 1 spectacle de danse contemporaine, 7 stages et ateliers et le Grand Bal Tango du 18 au Gaztetxe. Et cette « cérémonie de résilience » au Musée Basque de Bayonne, le 12 octobre à 11 heures. Ce jour-là, des membres des peuples Selk’nams et Yahgans venus d’Ushuaia, de Rio Grande et de Puerto Williams, en Terre de Feu, racontent l’histoire de leurs peuples : les exploitations, les génocides, les zoos où leurs ancêtres furent exhibés et les restes humains dans les musées du monde. Gérard Collomb, ethnologue au CNRS, sera là pour les écouter. Et Lars Christian Koch viendra leur remettre, au nom des Archives sonores de Berlin qu’il dirige, les enregistrements réalisés entre 1907 et 1923 par les missions ethnographiques en Terre de Feu. Cette cérémonie se fait sous l’égide de l’UNESCO dans le cadre de l’Année Internationale des Langues Indigènes. À Bayonne, ce 12 octobre, la voix de leurs ancêtres sera restituée aux Selk’nams et aux Yahgans.